21 Juillet: célébrer les années

21 Juillet: célébrer les années

A l’aube de l’an 2000
Pour les jeunes c’est plus le meme deal 
Pour celui qui traine, comme pour celui qui file 
Tout droit, de tout facon y a plus de boulot 
La boucle est bouclee, le systeme a la tete sous l’eau 
Et les jeunes sont saoules, salis sous le silence 
Seule issue la rue meme quand elle est en sang 
C’est pas un souci pour ceux qui s’y sont prepares, si ca se peut 
Certains d’entre eux meme s’en sortiront mieux 
Mais pour les autres, c’est clair, ca s’ra pas facile 
Faut pas s’voiler la face, il suffit pas d’vendre des « kil » 
Faut tenir le terrain pour le lendemain 

S’assurer que les siens aillent bien 
Eviter les coups de surin 
Afin de garder son bien intact 
Son equipe compacte, soudee, ecoute de scanner pour garder le contact 
Ou decider de bouger, eviter les zones rouges, et 
Surtout jamais prendre de conges 
C’est ca que tu veux pour ton fils ? 
C’est comme ca que tu veux qu’il grandisse ? 
J’ai pas de conseil a donner, mais si tu veux pas qu’il glisse 
Regarde-le, quand il parle, ecoute-le ! 
Le laisse pas chercher ailleurs, l’amour qu’y devrait y avoir dans tes yeux
 


Laisse pas trainer ton fils 
Si tu ne veux pas qu’il glisse 

Qu’il te ramene du vice 
Laisse pas trainer ton fils 
Si tu veux pas qu’il glisse 

Putain, c’est en me disant : »J’ai jamais demande a t’avoir ! » 
C’est avec ces formules, trop saoulees, enfin faut croire 
Que mon pere a contribue a me lier avec la rue 
J’ai eu l’illusion de trouver mieux, j’ai vu 
Ce qu’un gamin de quatorze ans, avec le decalage de l’age 
Peut entrevoir, c’etait comme un mirage 
Plus d’interdit, juste avoir les dents assez longues 
Pour croquer la vie, profiter de tout ce qui tombe 
La rue a su me prendre car elle me faisait confiance 

Chose qui avec mon pere etait comme de la nuisance 
Aucun d’entre nous n’a voulu recoller les morceaux 
Toute tentative nous montrait qu’on avait vraiment trop d’ego 
Mon pere n’etait pas chanteur, il aimait les sales rengaines 
Surtout celles qui vous tapent comme un grand coup de surin en pleine poitrine 
Croyant la jouer fine. Il ne voulait pas, ne cherchait meme pas 
A ranger ce putain d’orgueil qui tranchait les liens familiaux 
Chaque jour un peu plus 
J’avais pas l’impression d’etre plus cote qu’une caisse a l’argus 
Donc j’ai du renoncer, trouver mes propres complices 

Mes partenaires de glisse 
Désolé si je m’immisce


Laisse pas trainer ton fils 
Si tu ne veux pas qu’il glisse

Qu’il te ramene du vice 
Laisse pas trainer ton fils 
Si tu veux pas qu’il glisse 

Que voulais-tu que ton fils apprenne dans la rue ? 
Quelles vertus croyais-tu qu’on y enseigne ? 
T’as pas vu comment ca pue dehors 
Mais comment ca sent la mort ? 
Quand tu respires ca, mec, t’es comme mort-ne 
Tu finis borne 
A force de tourner en rond 
Ton cerveau te fait defaut, puis fait des fonds 
Et c’est vraiment pas bon quand t’en perd le controle 
Quand pour les yeux des autres, tu joues de mieux en mieux ton orle
 

Ton orle de « cai-ra », juste pour ne pas 
Qu’on te dise : « Voila tu fais plus partie de la « mille-fa » d’en bas » 
C’est dingue mais c’est comme ca 
Sache qu’ici-bas, plus qu’ailleurs, la survie est un combat 
A base de coups bas, de coups de « tom-ba » 
D’esquives et de « Paw ! » de putains de « stom-bas » 
Laisse pas trainer ton fils 
Si tu veux pas qu’il glisse 
Qu’il te ramene du vice 
Non laisse pas trainer ton fils

Suprême NTM – Laisse pas traîner ton fils